Le vendredi 2 Octobre, c'est la fête de St Léger patron
de la paroisse de Cheylade.
Le samedi 3 Octobre le Comité des fêtes organise une manifestation
au Caire (village de Cheylade) avec Bal musette l'après-midi et
bal disco le soir et possibilité de collation entre les deux.
Le dimanche 4 Octobre la messe sera célébrée à
Cheylade à l'heure habituelle et sera dédiée à
St Léger, mais sous les bons hospices de Hildegard von Bingen.
Commençons par St Léger. Notre Saint patron était
l'évêque d'Autun, il est né en 616 dans une bonne famille
puisque son père occupait un rang élevé à la
cour du roi Clotaire II. Léger fut confié à son oncle
Didon, évêque de Poitiers qui l'ordonna diacre en 636. En
651 il fut abbé de Saint Maixent.
Ayant été a bonne école il devint évêque
d'Autun en 659 et "maire du Palais" d'Austrasie (région de Metz).
Son intelligence, et sa gentillesse furent connus de tous et Ebroïn
(maire du Palais de Neustrie-ouest de la Gaule-) vit en lui un ennemi fort
dangereux, pouvant lui ravir la première place.
Après de nombreux démélés qui durèrent
plus de vingt ans (de 657 à 679), Ebroïn décida de mettre
Léger hors d'état de lui nuire.
Voici le récit publié par André Castelot
et Alain Decaux dans: "Histoire de la France et des Français au
jour le jour, page 253: Après le siège de la ville d'Autun,
Léger est fait prisonnier par Ebroïn.
" Léger aurait désiré finir son existence en même
temps que son frère (qui venait d'être lapidé), afin
de participer en même temps que lui à la Vie future. Mais
le tyran Ebroïn voulait retarder sa mort." Il commença par
lui faire crever les deux yeux: "Puis il le fit conduire pieds nus dans
une piscine où il y avait des pierres pointues comme des clous aiguisés.
Il ordonna ensuite qu'on lui coupât les lèvres, la partie
creuse de la face et qu'on lui arrachât la langue avec un fer coupant!
Ebroïn voulait en effet que, lorsque les yeux de Léger
auraient été arrachés, ses pieds tout troués,
sa langue et ses lèvres coupées, lorsqu'il constaterait que
toute félicité lui était enlevée, et que toutes
les facultées du corps lui étaient refusées puisqu'il
ne pouvait plus voir son chemin avec ses yeux, ni marcher sur une route
avec ses pieds, ni louer le créateur en célébrant
l'office devant les hommees, il s'abandonnât alors au blasphème
dans son désespoir et se privât ainsi du salut qu'il eût
mérité largement du ciel."
Mais Léger résista à la tentation. Il supporta
avec résignation ces supplices. Furieux, Ebroïn le confia à
l'un de ses hommes de main,un certain Waringus, qui fut chargé de
le garder dans sa propre demeure. On hissa donc Léger sur une bête
de somme.Il s'aperçut de la chose et dans son coeur se souvint de
ce passage du psaume:"Je suis devenu une bête de somme, mais je serai
toujours avec toi..."
Le plus singulier, c'est qu'ainsi martyrisé, Léger -
si l'on en croit ses biographes - survécut encore deux ans.Alors,
après un simulacre de jugement, Ebroïn le fit condamner à
mort. On lui coupa la tête...ou du moins ce qu'il en restait. (Fin
de cette longue citation.)
Après la mort violente d'Ebroïn, la Bourgogne dont Léger
avait été constamment le zélé défenseur,
le vénéra comme un Saint et l'Eglise a ratifié le
jugement porté sur lui par ses compatriotes.(cf: M.F.Ansart.)
Revenons à Cheylade; Monsieur Adolphe de Chalvet de Rochemonteix
dans son livre: Les églises romanes de la haute Auvergnes, édition
de 1902 décrit, à la page 111, la statue de Saint Léger:
"Saint Léger, taillé dans un seul bloc de chëne, fait
corps avec le siège sur lequel il est assis. Seuls les bras sont
réparés et d'une époque ultérieure. A droite
et à gauche, des sculptures en accolade indiquent un travail du
XVème siècle.
Le Saint est représenté mitré, crosse en main,
recouvert de sompteux habits épiscopaux. Dans sa main gauche, gantée
comme la main droite, le livre des Evangiles est ouvert.La figure est imberbe,
l'expression générale d'une grande douceur. (Fin de citation.)
Dans ce précieux livre, toujours à la page 111,
figure la gravure 147, représentant la statue en bois de Saint Léger.
Elle n'est pas sur son socle actuel, qui fait office de reliquaire.
Dans le tome V du nouveau Larousse illustré datant du 19ème
siècle, page 624, on peut lire: "Vie de Saint Léger, poème
en vieux français, l'un des plus anciens monuments de la langue
française (Xème siècle.) C'est une complainte (en
strophes de six vers octosyllabiques à rimes plates) sur la vie
et le martyre de Saint Léger Evêque d'Autun, mis à
mort par Ebroïn au VIIème siécle".
Nous n'en savons pas plus et ne connaissons pas ce poème,
mais nous n'avons pas dit notre dernier mot.
Pourquoi Saint Léger est-il le patron de Cheylade? Aidez nous,
vous qui travaillez aux Archives départementales ou à la
bibliothèque Nationale.
De façon à rester dans cette période médiévale
pour ne pas dire "moyenâgeuse", nous avons voulu rechercher le plus
ancien "monument musical" (et religieux) qui aurait pu correspondre à
ce vieux poème (sur la vie de Saint Léger).
Nous voilà enfin à Hildegarde von Bingen
Hildegarde fonda une communauté de religieuses à Rupertsberg
près de Bingen sur le rhin. "Son autorité, son rayonnement
et sa production artistique se déployèrent avec son rôle
de mère supérieure. Entre 1151 et 1158, elle écrivit
et compila ses compositions musicales destinées à être
chantées par les soeurs du couvent.
Le Dimanche 4 Octobre en l'église de Cheylade vous pourrez
entendre cette superbe musique pendant environ vingt minutes dans la deuxième
partie de l'office dominical.
L'enregistrement de "Sequentia" est le résultat de 13 années
de préparation assidue, de méthodologie rigoureuse et d'un
travail d'équipe continu".
Ces "chants de l'extase" sont en latin, mais une traduction vous sera
fournie si vous le désirez ainsi que les détails techniques.
Les interprêtes et l'origine de la production vous seront communiqués.
Hildegarde von Bingen a été interprétée
le 15 Août de cette année à Vézelay dans la
basilique Sainte Marie Madeleine par Musica Mundana.
Bien modestement, le jour de la Saint Léger, nous pourrions par
le truchement de nos oreilles, essayer de nous plonger dans la grande douceur
du visage de Saint Léger et dans l'exploration du Cosmos avec Hildegarde.
A.B.
CHEYLADE
La fête de Saint-Léger
Saint Léger, patron de l'église de Cheylade, était
jadis, le jour de sa fête, à l'origine d'activités
festives particulières tant religieuses que profanes.
Le Comité des fêtes, en collaboration avec l'Abbé
Maury s'est efforcé de faire revivre sous les contraintes d'aujourd'hui,
ces manifestations anciennes.
L'Abbé Maury a célébré la messe du
Dimanche 4 Octobre en l'honneur de saint Léger, il a, dans son homélie,
associé la vie et l'oeuvre du Saint aux enseignements de l'évangile
du jour, la messe étant accompagnée d'une musique et d'un
chant sacré du 10ème siècle, époque pas très
éloignée de celle ou vivait Léger.
La veille, le Samedi 3 Octobre, on avait renoué, au Caire,
avec la tradition de la fête de village qui marquait autrefois cette
journée. Un bal animé par J.M.Delorme en formation musette
l'après-midi et en formation disco en soirée, - de quoi satisfaire
anciens et jeunes - a donné satisfaction aux deux cents personnes
qui ont répondu à l'invitation du Comité des fêtes.
Entre matinée et soirée, une collation servie dans le cadre
rustique d'une maison ancienne mise à disposition par René
Serre, a permis aux danseurs, qui le désiraient de se retrouver
autour d'une tablée auvergnate.
Cette soirée joyeuse et conviviale en appelle d'autres!